Paroles d’intérimaires

Xavier, Agent de soins.

Ancien Responsable de production dans l’industrie pendant plus de 30 ans, Xavier est aujourd’hui en pleine reconversion. Il a accepté de nous raconter son parcours.
Qui êtes-vous ?

Je suis Xavier, 52 ans, père de deux grands enfants de 29 et 26 ans. Autodidacte, j’ai travaillé pendant de nombreuses années dans le secteur industriel en tant que Chef de production puis Responsable de production avec une équipe à manager de 120 opérateurs. J’ai pris beaucoup de plaisir à exercer ce métier pendant toutes ces années.

En 2021, j’ai été confronté à la maladie d’une personne très proche, ma compagne, aujourd’hui décédée. Elle travaillait comme Agent de soins dans un EHPAD à Thouars (79), là où nous habitions. Après son décès, j’ai connu une période de remise en question de ma vie professionnelle. Avec mon employeur de l’époque, nous avons convenu d’une rupture conventionnelle et j’ai pu bénéficier d’un accompagnement dans ma recherche d’emploi et d’un bilan de compétences. À l’époque, je recherchais un nouveau poste dans l’industrie mais je ne me reconnaissais plus dans ce domaine. C’est ma fille qui, me voyant en manque d’épanouissement, m’a finalement ouvert les yeux : j’avais envie d’autre chose. Elle m’a encouragé à envisager une autre voie, une autre carrière, celle du médico-social.

Vous avez suivi une formation ?

J’ai fait de nombreuses démarches, je voulais en savoir plus sur les métiers du médico-social. J’ai pris beaucoup de renseignements auprès des professionnels du secteur (aides-soignants de nuit, cadres RH…). Je souhaitais me former mais j’hésitais entre une formation d’AES ou d’Aide-soignant.

En novembre 2022, j’ai participé à un job dating organisé par l’ADAPEI qui proposait de découvrir les métiers au sein d’un établissement. Durant cette visite, je me suis senti tout de suite très à l’aise avec les résidents, porteurs de trisomie et déficients mentaux. J’ai eu envie de prolonger cette visite et d’en profiter pour discuter avec les cadres de santé. Grâce à cette rencontre, on m’a proposé une immersion en tant qu’AES dans un établissement à Legé mais cette expérience a été un peu déceptive pour moi car les résidents du foyer d’hébergement travaillant à l’ESAT partaient travailler la journée. Je faisais de nouveau un travail administratif alors que je n’en voulais plus. J’étais donc de nouveau incertain dans mon choix de formation.

Comment avez-vous connu Ettic ?

C’est le consultant qui m’accompagnait dans ma recherche d’emploi qui m’a, le premier, parlé d’Ettic. Il connaissait Yann Largeaud (Directeur exécutif d’Ettic à l’époque et ancien Educateur spécialisé) et m’a encouragé à le contacter pour discuter avec lui de mon projet. Nous avons échangé longuement sur les spécificités des différents métiers. Il m’a conseillé de prendre mon temps. Les métiers d’AES et d’Aide-soignant peuvent être très différents d’une structure à une autre.

En attendant de faire mon choix et de monter mon dossier de formation, j’avais besoin de travailler pour m’assurer un revenu. Je me suis donc inscrit chez Ettic. Tout est allé très vite. Je me souviens que le 24 novembre 2022 je passais à l’agence Ettic à Basse-Goulaine pour déposer tous les documents nécessaires à la création de mon profil candidat. Le jour même, un chef de service de l’établissement de Montbert m’appelait pour bloquer un créneau. Dès le lendemain, j’effectuais ma première mission.

Comment s’est passée votre première mission ?

Ma première mission dans l’établissement de Montbert (44) s’est très bien passée. J’y ai été très bien accueilli. Je devais travailler de 14h à 21h30 mais on m’a demandé de venir dès 11h afin de me faire visiter l’établissement et me présenter les titulaires et les résidents. À midi, je connaissais déjà tous les prénoms des résidents. J’ai été très bien accompagné, avec une mise en autonomie très rapide. On m’a fait confiance très rapidement.

Auprès de quel(s) public(s) avez-vous travaillé ?

À Montbert, les résidents sont principalement touchés par un TSA (Trouble du Spectre de l’Autisme). J’ai pu travailler en MAS (Maison d’Accueil Spécialisée) avec un accompagnement des résidents pour la toilette, l’orientation mais aussi une stimulation et une recherche de l’autonomie. J’ai également travaillé en FAM (Foyer d’Accueil Médicalisé) où les résidents sont plus autonomes.

Ce sont des structures d’accueil différentes avec chacune leurs spécificités. Avec un public autiste, il faut être très à l’écoute. Les résidents sont très touchants, ils comprennent tout. La satisfaction est immense lorsque l’on arrive à instaurer une relation de confiance entre soi (soignant), le résident et la famille du résident. C’est le cas aujourd’hui, je suis même en copie des mails de certaines familles pour des demandes pour leurs proches.

Quelle(s) qualité(s) faut-il avoir, selon vous, pour faire ce métier ?

Il faut se sentir à l’aise naturellement avec les soins, la toilette. Selon les structures et en fonction des publics accueillis, les conditions de travail peuvent être difficiles : certains résidents peuvent être très bruyants, se taper, se mordre.

Même si le savoir-faire (les gestes, les pratiques) s’apprend, le savoir-être reste très important. Il faut avant tout savoir être calme et posé, parler doucement, être à l’écoute et prendre le temps. On a la chance de ne pas être pressés, il faut écouter et sentir la demande des résidents qui ne peuvent pas tous verbaliser leurs besoins.

Je pense qu’il faut aussi être rigoureux, organisé et devenir autonome rapidement car on ne peut pas solliciter tout le temps les titulaires.

J’apprends encore tous les jours et je suis très en demande pour m’améliorer, même à 52 ans.

Quels sont les freins à une reconversion ?

Le principal frein ce sont les autres. Les avis extérieurs : « Tu repars à zéro », « Tu ne connais pas le métier », « Tu vas gagner moitié moins », « Tu vas avoir moins de vacances », « Tu vas devoir travailler le soir, les week-ends»…

La motivation est primordiale. Aujourd’hui, je me sens comme à 20 ans quand on démarre une activité. Je m’éclate et je me sens super épanoui.

Que pensez-vous du fonctionnement avec Ettic ?

Le fonctionnement est très efficace. C’est très rapide. On est suivi par un.e Chargé.e de recrutement qui nous accompagne lors de l’inscription et étudie avec nous notre projet. On est ensuite contactés directement par les structures (chefs de service) qui sont en recherche d’intérimaires.

J’ai apprécié cette mise en relation directe plutôt que devoir passer par l’agence à chaque nouvelle mission.

Et aujourd’hui ?

Depuis mon inscription chez Ettic fin novembre, j’ai effectué un temps complet en décembre, janvier, février au sein de l’établissement de Montbert, dans plusieurs secteurs (MAS, FAM). Je m’y sens bien, et je m’y projette même, j’envisage peut-être d’y effectuer une VAE. Je dois continuer ma réflexion, on y va doucement mais la motivation reste la même. Je sais maintenant que je souhaite devenir Educateur spécialisé et donc suivre une formation d’AES pour commencer car c’est le côté éducatif / accompagnement qui m’anime le plus.

Quel serait votre conseil pour une personne qui envisage une reconversion ?

Foncer. Ne pas avoir d’à priori, ne pas se mettre d’interdits. Et surtout, prendre le temps de mûrir son projet.

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